J-2 – TiTi & Grominet

Jour du départ, le 4×4 a été rehaussé, doté d’une barre LED capable de faire fondre la rétine d’un dromadaire à plus d’un kilomètre, et il en trépigne du crampon!

Au fur et  à mesure de la préparation, le 4×4 qui devait avoir un chargement minimaliste et spartiate s’est vu doucement transformé en vestiaire d’une transe-party berlinoise.

– Tu peux me garder un pneu?
– Tu as la place pour mon duvet?
– Je peux stocker mon ordi?
– Les valises de la moto sont trop grosses, tu aurais de quoi les garder?
– Je dois transporter une Fiat Panda en pièces détachées, deux tondeuses à gazon, et un baril d’essence de 400 litres, tu aurais encore un chouïa de place dans un vide-poche?

J'ai juste une valise, j'te jure!
J’ai juste une valise, j’te jure!

Malgré tout, j’optimise à mort, et les sièges arrières du 4×4 sont vierges de tout bagage, à l’exception de mon sac à dos. Ma moitié, qui a (beaucoup) aidé au rangement me dit:

 – bougre d’idiot, ta copilote va aussi devoir ranger ses affaires dedans, il lui faut de la place.

Naïvement, je réponds qu’elle est prévenue qu’il faut être spartiate et minimaliste et que donc, forcément, elle aura juste une mini-bagagerie.

En réponse, j’ai droit juste à un sourire.

Le sourire d'une mère à un minot de 6 ans qui lui demanderait si c'est vrai que le Père Noël n'existe pas, mais bon...
Le sourire d’une mère à un minot de 6 ans qui lui demanderait si c’est vrai que le Père Noël n’existe pas, mais bon…

Juste avant d’arriver chez TiTi, notre hôte avant le ferry, je me rend compte que j’ai oublié mon réchaud à essence de compétition qui me suit depuis l’Islande en 2017. Tant d’aventures avec que ne vivront pas mes nouveaux compagnons de voyage, tant de bouffe brûlée ou parfumée au mazout qu’ils ne goûteront pas.

We don't need no water, let the motherfucker burn...
We don’t need no water, let the motherfucker burn…

A l’arrivée chez TiTi, ma copilote, appelée Némo, est déjà là. Je gare la voiture, ouvre la portière, et j’ouvre la bouche pour lui dire qu’elle peut ranger son sac là. Mais je reste bouche bée, en remarquant deux bon mètre cubes de sacs qui se sont magiquement téléportés à côté de notre destrier.

Au loin, la voix de Némo me crie

 – bouge pas, je vais chercher le reste!

En même temps, une image mentale de ma moitié s’immisce dans mon cerveau…

Je dois donc jouer une partie de Tétris grandeur nature pour tout faire rentrer. Heureusement que je ne suis pas venu en Smart!

Une fois la bagnole aussi bourrée qu’un polonais découvrant les voyages “all inclusive”, j’essaie d’aller manger, mais un grand Parisien conduisant un énorme 4×4 de bobo vient me voir. Il me tend un truc orange fluo de la taille d’une table de ping-pong.

– tiens, j’ai fait des autocollants, ça va faire classe!

Résultat, on passe encore une bonne demi-heure à coller les autocollants, qui doivent aussi servir à être repérés par satellite, vu leur taille.

Quand finalement je me dirige vers le barbecue, on me regarde d’un air bizarre, et on me dit

– ben t’as pas encore mangé?
– tu foutais quoi? on a fini là!
– je sais même pas s’il reste un truc à grailler…

Donc on est chez TiTi, et je suis le seul à rien bouffer. Normal.
Donc on est chez TiTi, et je suis le seul à rien bouffer. Normal.

Une fois que j’ai chopé des os à ronger, et de quoi survivre jusqu’au ferry et ses muffins au chocolat, un gars vient me dire qu’il faut changer son pneu. Bizarrement, même quand j’ai pas de moto, j’attire les handicapés du démonte-pneu et de la chambre à air.

Le gars va pour démonter et se rend compte qu’il lui manque un outil pour démonter son axe de roue

– dis donc, Basti, tu es sûr que tu vis à côté de la Suisse? Tu serais pas Belge, un peu? Tu n’as pas un cousin appelé Bil?
– non, pourquoi tu me demandes ça?
– pour rien. Disons que c’est mieux de s’en rendre compte ici qu’entre Merzouga et Oum-Jrane

On finit par partir vers le port, avec 30 minutes de retard, alors qu’on est là depuis plus de 4 heures. Formalités, billets, passeports, un de nous tente de brancher la préposée aux billets du port de Sète, mais se fait remballer. Bref, la routine.

Vers 21h, le ferry finit par quitter la terre, et nous voilà enfin en route vers de nouvelles aventures!

Les yeux rivés sur l’horizon, Némo s’interroge. Elle se demande si ça va vraiment être une aventure, car ça n’est que le Maroc, après tout. Qu’est-ce qui pourrait bien se passer?

Là, c'est à mon tour de faire un sourire blasé...
Là, c’est à mon tour de faire un sourire blasé…

Maroc 2018 – La carte est là

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