Réveil dans le froid de l’Atlas, à l’heure. Négociation avec le patron qui doit préparer le p’tit déj’ pour 6h, et qui donc a prévu de le livrer à 11h30. On mangera finalement vers 7h30. Au moment de l’habillement, on remarque que les bottes du Maestro semblent se serrer toutes seules. Bizarre, mais bon… Négociation sur le prix (après avoir dormis, rah les bleu-bites!). Le gars commence par annoncer un nombre qui fait verdir Akim. Et un Akim vert, ça devient très méchant.
On finit par reprendre la route de Boumalne Dadès, en s’arrêtant quelques fois au milieu, pour un café, une photo, etc…
On s’arrête voir les fameux lacets à la fin des Gorges. Pour ceux qui connaissent, c’est comme le Col de Braus, mais avec une chaussée défoncée, et un potentiel élevé de traversée de la chaussée par une chèvre, un chameau, voire une rivière.
On en profite pour s’arrêter récupérer un gant, qu’on ramènera à Loulou à la pause suivante. Ce qu’on aura semé sur ce trajet! (Notez bien cette phrase, on y reviendra)
Arrivée à Boumalne Dadès, pour faire le plein, et enquiller une ligne droite digne d’un poster sur l’Ouest Américain.
Et puis la piste. Piste rapide au début, donc moi ça m’emballe pas plus que ça.
A une pause, Midi134, qui juste là fermait la marche, fait un peu rugir le moteur, s’arrête à notre niveau, et lâche un “Bon!, les jeunes, soyez sages, moi je vais m’amuser”. Une seconde plus tard, il n’était plus là, on voyait juste une trace fumante par terre.
Minute!
Un vieux aux cheveux blanc, qui nous raconte qu’il a une vieille voiture grise, qui démarre à 120km/h environ, laisse une trace fumante par terre et disparaît. Et on est en Octobre 2015… NOM DE ZEUS!
Plus tard, j’ai secrètement fouillé les affaires de Midi134, pour regarder la photo sur son passeport, et voilà ce que j’ai trouvé:
A partir d’ici, Midi134, sera donc rebaptisé “Doc”
Donc, Doc se téléporte littéralement, vers le sommet du Tizi N’Tazazert. Le Jeune Marty McCaribou part à sa poursuite, on ne les verra plus de la matinée. Quelles aventures ont-ils vécu? Nous ne le saurons jamais. Même Bil qui a tenté de les suivre n’a pu nous raconter (ils ont du acheter son silence avec un truc à bouffer)
Je pars avec le groupe de Akim, Zoom, Loulou, et là, rapidement, ben ça devient très très cassant. Limite trialisant, avec des grosses ornières qui coupent la route, de la caillasse qui glisse, du virage en épingle avec gravier, de la bonne montée à 30% de pente avec caillasses au milieu.
Bref, je suis dans mon élément. Là où l’on va, on n’a pas besoin de routes! Je me retrouve donc à ouvrir la voie. Je passe partout, sur le ralenti de la seconde, debout sur les repose pieds, même dans les épingles. Je plains ceux qui suivent avec leurs machines lourdes, et leur puissance qui sert à rien. Je les plains avec un sourire tellement large qu’il me chatouille les oreilles
Arrivée en haut, je suis chaud comme une baraque à frite, et je m’arrête donc en dérapage de la roue arrière, pour le staïyle, juste devant Bil & Marty McCaribou qui rigolent car eux sont là depuis une demi-heure.
Ouais, mais moi j’ai pas altéré le continuum espace temps, et j’ai pas consommé 2,21 Gigawatts!
On bouffe une omelette (oh ben tiens, ça faisait longtemps!), qui met bien une heure et demi à se faire, (oh ben tiens, ça faisait longtemps!), et on redescend vers N’Kob
On double un pick-up, qui s’arrête ensuite à notre niveau quand on fait une pause. Les gars sympas dedans, le chauffeur demande une clope, on tend le paquet. Ah, tiens en fait vous êtes tous fumeurs? Bon ben OK. Le gars me rend le paquet amputé de 6 cigarettes, et ils partent.
On finit la pause, on décolle et on les redouble, mais on est obligés de s’arrêter quelques kilomètres plus loin. Le pick-up nous remonte, repasse devant, et ils nous font comprendre que le chauffeur a fini sa cigarette. Re-amputation d’une demi douzaine de clopes.
Un peu plus loin, suivi par Akim on s’arrête car Doc est garé sur la droite (on le voit sur sa vidéo, vous pouvez admirer mon staïle de 5:40 à 6:40). Le pick-up nous redouble une 3ème fois, cette fois j’ai fait semblant de vérifier un truc sur mon carter d’embrayage.
Doc a crevé. Mais comment va-t-il pouvoir atteindre les 88 miles per hour dans cette montée?
Là, on se rend compte que la béquille centrale, ça pèse 5 kilos, mais c’est tellement mieux que quand tu ne l’a pas, et qu’il n’y a que des gros cailloux pointus. Vous avez déjà essayé de jouer aux Légos avec des cailloux de 30 kilos? Ben nous oui, et c’est vachement moins rigolo à faire qu’à lire!
Doc finit par arriver à caler sa DeLoréan sur un cairn plus ou moins stable, et démonte son pneu tout en râlant copieusement.
– Doc, tu veux du liquide vaisselle pour remonter ton pneu?
– t’en as?
– oui, dans la trousse à outil, il me faut juste 5 minutes pour le récupérer
– pfff, dans 5 minutes j’aurai fini, laisse tomber
OK, donc je retourne m’appuyer contre ma moto, à l’ombre. Quelques secondes plus tard, j’entends un gros
PFFFFFFFF!
La moto d’Akim me cache la scène, mais je vois une roue rouler violemment d’un côté, pendant que trois demonte-pneus volent négligemment de l’autre côté.
Akim demande à Marty McCaribou négligemment si à N’Kob, on trouve des trous.
– Euh, je comprend pas. Pourquoi, Akim?
– Parce que N’Kob, ça veut dire ‘des trous’ en Arabe
– Euh, ah, j’en sais rien
– Bon, pas grave, c’était juste pour savoir
Akim, celui qui a la position GPS des bordels marocain, je rappelle… Je me demande s’il n’est pas en train d’écrire un guide de voyage pour adultes…
Pendant ce temps, sur la crête au sommet de l’autre côté de la vallée, un breton avec de grandes oreilles nous fait de grands signes, apparemment, ils ne comprennent pas comment on fait pour mettre autant de temps à changer un pneu. Doc lâche une malédiction terrifiante:
Que le cul leur gratte et que les bras leur raccourcissent!
Après une pause d’une petite heure et demie on repart et on finit par se poser à N’Kob
Hôtel complet, on nous amène vers un autre à l’extérieur de la ville. Piscine, chambres ou tentes berbères, propre, 130 dirhams la nuit. Avant qu’Akim n’ait fini de serrer la main du tavernier, j’étais déjà en short de bain en train de courir vers la piscine.
Zoom arrive à la piscine l’air embarrassé, car il se rend compte que la dernière fois qu’il à vu son portable, c’est en haut du Tizi N’Tazazert. Oups, dommage! On aura tenté de contacter des gens sur le trajet pour le récupérer, mais sans succès. Ce qu’on aura semé sur ce trajet! (Notez bien cette phrase, on y reviendra encore)
On tombe sur deux couples de français en 4×4 (un Patrol GR et un Toy, je crois). La femme du premier couple se fâche avec moi quand je suis dans la piscine en lâchant un
– oh ils en avaient besoin, regarde, l’eau change de couleur autour d’eux
En voulant faire de l’humour au moment de l’appel à la prière, la femme du second se fâche avec Bil (qui a un profil qui fait légèrement couleur locale)
– vous n’allez pas prier vous?
Bon, une nouvelle malédiction a été prononcée, et le lendemain ils ont été frappés par la tourista.