J12 – La communauté de l’anneau

Ayé, bordel il a fini par recommencer à écrire on est enfin en Islande, juste là, dans quelques tours de roues!!!

On débarque sous un crachin digne de l’Angleterre un mauvais jour, puis on fait la queue à la douane.  L’excitation est à son comble!  Le premier Islandais qu’on voit est approcher est le douanier.  On se dit qu’il va nous dire bonjour, ou nous demander où on va, ou juste nous dire “rien à déclarer?”

Que dalle.  La seule chose qu’il nous dit c’est:

Vous avez du matériel de pèche?

Pas de bonjour, pas de préliminaires.  Après une hésitation on répond “euh, non”.  Sans un mot, le gars colle un autocollant jaune à l’intérieur de mon pare-brise, et il se barre.

On regarde la sortie de la zone, et un bouchon monstre serpente depuis la sortie du ferry jusqu’au sommet de la montagne, sur la seule route sortant du village de Seydisfjordur

Etant donné que la route va être bouchée une bonne heure, le temps que le contenu du ferry ait été absorbé par le réseau routier, on va à la superette du coin.  On décide de s’acheter une carte papier, des fois que le GPS défaille ou que les cartes que j’ai embarquées ne soient pas les bonnes.
Donc premier viol du porte monnaie pour acheter la carte papier: 49 euros

Une heure plus tard, on finit par faire le vrai départ, sous la pluie.  Des habitués qui avaient scruté les bons bulletins météos sur le bateau nous ont dit: pluie au Nord. Donc on change notre trajet prévu au dernier moment, et on part au Sud.

On traverse vite fait la “grosse” ville de Egilstaddir, où l’on voit un gros supermarché. On a des courses à faire, mais on ne s’y arrête pas, se disant “pas grave on ira au prochain pour faire les courses”.  Pas de bol, c’était le dernier sur notre trajet pendant 1000 bornes.

Le livre du routard mentionne un paysage digne du Mordor juste au sud d’Egilstaddir.  Le routard mentionne aussi que c’est une piste pour y aller.

Je remonte le siège conducteur pour être le plus haut possible, et gaaaaaz sur la piste!  Descente dans la vallée, même si on ne fait pas les fiers à voir des gués un peu partout sur le bord de la route. Mais ici, les passages de gués ont un pont en bois dessus.

On rattrape un gars en 4×4 sur-équipé, qui ne descend même pas dans la vallée.  Pourtant, ça a l’air engageant.

Je regarde le GPS pour voir ce qu’il y a au fond de la vallée, et il me dit çà:

Une épave de bateau de la seconde guerre mondiale? Au bord de la route? Il se fout de ma gueule? Un seul moyen de savoir. Descendre au fond du Mordor!

Un grand coup de gaz, tout en finesse
Un grand coup de gaz, tout en finesse

Le GPS ne mentait pas.  Une barge de débarquement est  bien échouée sur le bord du fjord.  70 ans de marées lui ont fait quelques dégâts, mais la structure est encore reconnaissable.

A côté de la barge, on tombe sur le seul phoque qu’on croisera du voyage.  Mort à coté du bateau.  Des cadavres, des épaves, un fond de fjord encaissé, des nuages bas…  Pas de doute, nous sommes chez Sauron

En remontant, on décide de s’arrêter sur un banc public en bordure de piste pour déjeuner.  En arrivant, je vois une voiture garée 10 mètre plus haut.  Je descend et demande gentiment à la personne si elle souhaite utiliser la zone, auquel cas, nous irions ailleurs. Le vieux islandais me dit simplement:

Non.

Puis il démarre, et se barre. Quelle chaleur dans l’accueil. 

Le déjeuner fini, on repart sur la route longeant la côte.  On tombe sur une plage de sable noir.  On arrête la caisse, les minots vont faire des pâtés de sable et moi  des photos du lieu.  Du vent, du froid, un plafond de nuages oppressant. Bienvenue en Islande

Arrivée au camping. On monte les tentes, on attache le tarp sur la voiture. Dans ce camping on trouve des mini habitations en bois rappelant un peu les maisons de la Conté.  Décidément…

Les gamins veulent faire du vélo sur l’île, donc on descend les vélos.  Vu qu’on n’a trouvé aucun supermarché (évidemment), je prends la voiture pour chercher un supermarché, après 10 minutes à tourner dans le village je trouve une supérette minuscule où tout est écrit en viking.

Cette supérette est juste à côté d’une grande butte en terre. Notons-le…

Dedans, je ne retrouve rien, je perds 10 minutes à chercher du lait pour mettre dans le café du matin. Je trouve un truk appelé “Mjolk” qui ressemble beaucoup. La caissière me regarde et me dit

This is not milk.

Ce que c’est, elle ne me le dira pas. Ni où se trouve le lait.  Tant pis, je prends ça, c’est l’aventure.

Dehors, je tente d’ouvrir la porte avec le pack de bière dans les mains. Mauvaise idée. Une fois la porte ouverte, une des bières s’échappe du pack, frappe le sol, se transforme en pulvérisateur à bière et tapisse l’intégralité du coté conducteur de bière. Intérieur du pare-brise, siège, porte, comodos, volant, ceinture…

Sur ce, je vois ébahi mon gamin qui apparaît juste à coté de la voiture. Apparemment, lui aussi est surpris de me voir là

– Ben papa, kes tu fous là?
– Moi? Mais..  Mais… Et toi? D’où tu sors?
– Le camping est juste là, derrière la grande butte en terre.

Après 10 minutes de voiture, j’ai réussi à trouver une superette située à vol d’oiseau à 20 mètres de ma tente.  Chapeau la navigation… 

Tout ça pour s’apercevoir, une fois au camping et la voiture nettoyée, que la bière explosive est finalement de la bière à 0,5% d’alcool.  En effet, en Islande, seul l’état peut vendre de l’alcool au dessus de 2,5% et la plupart des bières sont sans alcool. On goute, ça a un goût abominable…

En arrivant ce matin, j’ai installé une appli me disant la probabilité de voir une aurore boréale.  Cette nuit semble bonne, selon l’appli, mais je suis claqué, donc je vais me coucher tôt.

Hélas, je mets du temps à m’endormir, car le vélo des gamins fait couic couic à chaque passage à côté de la tente.  Demain, il va falloir trouver du WD40, dans un pays où je n’arrive pas à trouver du lait ou de la bière avec alcool. Ca s’annonce amusant…

Quand j’arrive enfin à m’endormir, je suis réveillé par le bruit du tarp qui claque au vent.  Je sors donc de ma tente à 3h du matin, et le tarp est tendu comme une voile de catamaran sur la route du rhum.  Je lui donne à peine quelques minutes avant l’apocalypse et une sardine qui s’envole pour aller assassiner les campeurs voisin au milieu de la nuit.

Me voilà donc parti pour tenter de démonter une voile de 6m2 dans 100km/h de vent, au milieu d’autres tentes, seul, sous une pluie fine, en calbut, en essayant de ne pas faire de bruit et de ne pas laisser cette saloperie s’envoler et aller percuter une autre tente.

Bref, ce qui aurait du prendre 2 minutes en prend 20.  Je retourne donc me coucher transi de froid.

Et j'ai même pas vu d'aurore boréale, le ciel est tout couvert.
Et j’ai même pas vu d’aurore boréale, le ciel est tout couvert.
J12 - Trace
J12 – Trace

Iceland for Dummies 2017 – la carte est là

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