J26, J27 – Le BBB: Bateau, Bières, Bilan!

Nous voilà donc à bord du Norönna, qui va nous ramener d’une traite jusqu’à Hirtshals, au Danemark.

Une dernière photo de l'Islande
Une dernière photo de l’Islande

On a donc toute les journée du 24 Août et du 25 Août à passer à bord du bateau.

Nos enfants décident qu’après autant de temps passé loin de la civilisation, ils doivent compenser par une cure de PlayStation. Après tout, pourquoi pas.  Ils quittent donc peu la salle de jeu pendant 48 heures.

Nous, nous quittons peu le pont du Norönna, et surtout le bar. Pour se poser d’intenses questions métaphysiques, sans le support d’Internet pour y répondre, du genre:

Est-ce la mer du Nord? la mer de Norvège? l'Océan Glacial Arctique? l'Océan Atlantique?
Est-ce la mer du Nord? la mer de Norvège? l’Océan Glacial Arctique? l’Océan Atlantique?

L’heure surtout de comparer nos ressentis sur l’Islande.  Entre nous d’abord, mais aussi avec “les vieux” et “les jeunes” qu’on recroise sur le pont du bateau.

Je pense être le plus critique du lot, donc pas forcément objectif, mais je vais essayer de synthétiser.

Les avantages de l’Islande

L’Islande a pour avantage les grandes étendues que l’on peut traverser sans croiser âme qui vive. La traversée par la F26 en est un excellent exemple.  Mais globalement, c’est un pays faisant à peu près la moitié de la surface de la France, mais avec 300000 habitants. Et encore, la plupart de ces habitants sont à Reykjavík!

Les paysages sont intéressants, et on peut sans doute, sur une surface assez réduite, faire à la fois de l’exploration de glacier, et de l’exploration de volcans.

L’Islande a aussi comme avantage d’être accessible avec votre propre véhicule (sous réserve de se peler les milliers de kiomètres jusqu’à Hirtshals au Danemark).  Pour ceux ayant une moto, ou un camion 4×4, etc et qui veulent partir avec leur véhicule, l’Islande est un territoire “sauvage” qui est accessible.

Les Islandais sont quasiment tous bilingues, et parlent très bien anglais. Énormément de panneaux sont écrits à la fois en islandais et en anglais. Ce qui facilite beaucoup la découverte du pays.

Les inconvénients de l’Islande

Number 1: le prix. De tout! Pour avoir discuté avec des amis ayant parcouru l’Islande il y a quelques années, les prix de l’ensemble des prestations ont littéralement explosé.

Lorsqu’on lit des comptes-rendus de personnes ayant traversé l’Islande il y a 4 ou 5 ans, on les voit mentionner des campings à 20€ la nuit, par exemple.  De nos jours, on est plutôt dans les 30 à 40€, soit 50 à 100% d’augmentation, en 5 ans!

En ce qui concerne le prix de la traversée en ferry, j’ai d’ailleurs fait une petite simulation, pour comparer les prix 2017 avec les prix 2018.  Les paramètres sont strictement identiques, avec le même nombre de passagers, la même voiture, le stop aux îles Féroé, les mêmes dates à un jour près, etc… La réservation a été faite à la même période l’an dernier (en Janvier 2017 pour un départ en Août 2017), donc ça aussi est équivalent.  Pourtant, on constate un fort écart avec l’an dernier:

  • en 2017: 2921€
  • en 2018: 3130€

Soit 7% d’augmentation en 1 an!

Globalement, pour réellement profiter de tout ce que l’Islande a à offrir, il faut envisager de flamber des sommes très conséquentes chaque jour. Une ballade à cheval dans le Landmanalaugar, par exemple, permettrait de profiter des meilleurs paysages, et d’aller directement aux meilleurs points de vue. Peut être aussi d’échanger un peu avec les Islandais. Mais cela coûte 150€ par personne pour deux heures de ballade! Soit un budget de 600€ pour un couple avec deux enfant!

Number 2: la bouffe! En lisant certains articles, on peut comprendre que la gastronomie Islandaise ne soit pas forcément très développée. L’article suivant de la BBC explique qu’historiquement, se nourrir en Islande a toujours été un défi, pas un plaisir.

Ce qui explique que la gastronomie islandaise est assez exclusive, et a été remplacée par de la bouffe “à l’américaine” dans une grande majorité des endroits.

Je n’ai rien contre les burgers, la pizza et les hot-dogs. Mais ils semblent aujourd’hui occulter fortement les autres types de repas accessibles aux touristes.

Certes on trouve des plats plus traditionnels, dans certains endroits choisis. mais on retombe là sur le point numéro 1: c’est inabordable financièrement.

Number 3: les Islandais. Ce point là est sujet à discussion. Nous connaissons une famille Islandaise, qui habite dans notre région depuis plusieurs années, donc nous en avons un peu discuté avec eux.

L’Islandais est comme son pays: froid! Leur culture est très différente de la notre. Pour un Islandais, dire “merci” n’est pas juste une formule de politesse. C’est manifester ouvertement une profonde gratitude envers quelqu’un qui lui a rendu un vrai service. En conséquence, un Islandais ne dira pas “merci” juste lorsque vous lui cédez le passage sur une portion étroite en voiture.

Je pense donc que ce trait de caractère, que je moque un peu dans ce compte-rendu, n’est pas forcément aussi rédhibitoire. Il est néanmoins très déstabilisant pour un européen continental non averti.

Number 4: l’abus touristique. Là, la pierre est à jeter des deux côtés. L’Islande est aujourd’hui victime de son succès touristique.

Pensez donc: il y a eu en 2017 plus d’un million de touristes en Islande. La population est de 300 000 Islandais. Cela fait donc 3 touristes pour chaque Islandais.

En tant qu’Islandais, il y a probablement de quoi se comporter de manière très distante et réservée, face à ces hordes de barbares en moto, camions et 4×4 qui envahissent le pays comme une horde de zombies incessante, et qui viennent défoncer les pistes du pays pour se sentir “aventuriers”.

L’industrie du tourisme ne favorise pas la chose non plus, en créant des zones d’abatage à la chaîne de la ressource touristique, pratiquant une extorsion financière à peine masquée. Ou en acceptant que l’écosystème Islandais soit ravagé par une masse touristique qu’il ne sait pas absorber

Ce jusqu’au-boutisme touristique commence a avoir de fâcheuses conséquences sur ce qui faisait la richesse touristique du pays: son côté sauvage. L’écosystème Islandais ne peut tout apparemment pas absorber toute cette masse touristique.

Il y a quelques années, le parcours idéal en Islande se composait en grande partie de bivouacs sauvages. Cette année, plusieurs personnes que nous avons rencontrées ont été réveillées par des rangers, puis dirigées vers des campings alors qu’elles s’étaient installées pour la nuit en bordure d’une piste.

Certains ont également eu un speech dès le débarquement du Norönna disant que le bivouac était interdit sur l’ensemble de l’île.

Alors, ça vaut le coup, ou pas?

Impossible de répondre pour tout le monde.  Je répondrais juste en fonction de notre expérience.  Pour nous la réponse est “bof!”

Faire ça avec les gamins est une expérience extraordinaire, et leurs souvenirs à eux garderont tous les aspects positifs et excitant de cette aventure. Rien que pour ça, pour les éclats de rires, les souvenir que ça laissera dans toutes nos mémoires, nous ne regrettons pas d’être partis.

Cette partie là est inestimable, et elle vaut tous l’argent qui serait nécessaire à son accomplissement. Dans 30 ans, si nous sommes encore vivants, nous aurons oubliés le prix des campings Islandais, mais nous nous souviendrons encore des cris à Europa Park, comme des traversées de gués.

Par contre, en tant qu’adulte, je trouve que l’investissement temps+finances nécessaire à visiter l’Islande n’est pas en adéquation avec l’expérience qu’on en retire.

Si vous voulez des glaciers, il y en a plein les Alpes. Ou pour ceux voulant vraiment partir à l’aventure, il y en a en Patagonie. Et je ne suis pas sûr que le bilan financier soit en faveur de l’Islande

Pour ceux cherchant les paysages nordiques avec fjords, montagnes couvertes de lichen, arbres rachitiques, etc… la Norvège est (à mon humble avis) bien mieux. Les paysages sont beaucoup plus époustouflants en Norvège. La bouffe y est meilleure et plus variée. Les paysages sont plus variées. Même leur architecture vous surprendra plus. Les stavkirke norvégiennes, ou “églises en bois debout”, par exemple, sont époustouflantes.

Pour ceux cherchant du minéral, du volcanique, avec des paysages variés, grandioses, vous mettant une grosse claque dans la face tous les jours, je recommande fortement l’ouest américain. Le secteur Arizona, Utah, Nevada, Idaho et Wyoming. On peut, par exemple, passer en 24 heures d’un enfer de roches et de sable à 50° à Death Valley à des paysages glaciaux de montagne à Mammoth Lakes ou Yosemite. On retrouvera les mêmes paysages volcaniques qu’en Islande dans le parc de Yellowstone.

Tout cela nous a amenés à la conclusion suivante: quel que soit l’endroit où l’on va, l’essentiel, c’est de partir. Le prochain voyage est en préparation…

Il me reste 3 articles à écrire, qui retraceront les étapes majeures du retour depuis Hirtshals.

2 thoughts on “J26, J27 – Le BBB: Bateau, Bières, Bilan!

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